Divorce ou séparation : comment protéger votre patrimoine ?

Une séparation, avec ou sans divorce, entraîne des montagnes russes émotionnelles et impacte directement votre patrimoine. Au-delà des souvenirs et des émotions à gérer, il faut également démêler une vie financière bâtie à deux : Que deviennent vos biens ? Comment gérer les dettes communes ? Et surtout, comment s’assurer que vous ne perdiez pas une part démesurée de votre patrimoine ? Ces questions demandent une analyse précise de votre situation patrimoniale, une grande patience, et, bien souvent, le soutien et l’expertise d’un bon avocat ou d’un conseiller patrimonial, pour protéger au mieux vos intérêts et assurer une séparation aussi fluide que possible. 

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L’importance du régime matrimonial dans la répartition des biens

Si vous pensiez que le régime matrimonial n’était qu’un détail administratif à la signature de votre contrat de mariage, détrompez-vous : c’est lui qui fixe les règles du jeu lors du partage des biens. Trois cas de figure principaux se présentent : 

Régime de la communauté réduite aux acquêts

Pour les couples mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts (le régime par défaut sans contrat), tout ce qui a été acquis pendant le mariage est mis en commun, même si l’un des époux a contribué davantage. C’est la version patrimoniale du “ce qui est à toi est à moi”, sauf pour les biens reçus en héritage ou par donation, qui restent propres.

Régime de la séparation de biens 

Si vous êtes sous le régime de la séparation de biens, les choses sont, en théorie, plus simples : chacun reste propriétaire des biens qu’il a acquis en son nom propre, avant ou après le mariage, qu’il s’agisse d’un appartement ou d’un compte bancaire par exemple. Ce régime permet donc une gestion individuelle du patrimoine, ce qui peut limiter les tensions au moment de la séparation. 

Cependant, les biens achetés ensemble, comme une maison ou un véhicule, sont considérés comme des biens en indivision. Leur répartition dépend alors des apports financiers respectifs de chaque époux. Par exemple, si vous avez contribué à hauteur de 70 % à l’achat d’un bien immobilier, cette proportion doit être prise en compte lors du partage. Mais attention, en l’absence de preuves formelles des apports (factures, contrats de prêt, etc.), il peut arriver que les biens indivis soient divisés à parts égales, indépendamment des contributions réelles. D’où l’importance de conserver une documentation détaillée de vos investissements sous ce régime, notamment pour les biens partagés.

Régime de la communauté universelle

Enfin, si vous avez opté pour le régime de la communauté universelle, la logique est inverse : tout est mis dans le même panier patrimonial, qu’il s’agisse de biens acquis avant ou pendant le mariage

Ainsi, une maison héritée par l’un des époux avant l’union devient un bien commun, sauf clause spécifique dans le contrat de mariage. De fait, le partage sera effectué à parts égales, sauf stipulation contraire, et peut conduire à des situations perçues comme déséquilibrées. Ce régime, basé sur une philosophie de partage total, peut donc poser de sérieux défis en cas de divorce, surtout si l’un des conjoints a contribué bien plus que l’autre à la constitution du patrimoine. 

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Le PACS : un statut souvent méconnu, mais à bien comprendre

Dans le cadre d’une séparation, les partenaires pacsés doivent également envisager les conséquences patrimoniales de leur rupture. Contrairement au mariage, le PACS (Pacte Civil de Solidarité) est régi par un régime spécifique, celui de la séparation de biens par défaut. Cela signifie que chaque partenaire conserve la propriété exclusive des biens qu’il a acquis avant ou pendant le PACS, sauf s’ils ont été achetés en commun. Dans ce cas, les biens indivis sont répartis en fonction des parts détenues par chacun.

Cependant, si les partenaires ont opté pour une clause d’indivision lors de la signature de leur PACS, tous les biens acquis après la conclusion du pacte sont considérés comme communs, sauf mention contraire. En cas de rupture, cette particularité peut compliquer la répartition et nécessiter une expertise notariale pour évaluer les parts de chacun.

Autre point à ne pas négliger : les dettes contractées pendant le PACS. Les partenaires sont solidaires des dettes liées aux besoins de la vie courante, mais non des engagements personnels pris par l’un des deux, sauf accord exprès. Ces nuances nécessitent une vigilance particulière et un accompagnement juridique pour éviter des déséquilibres financiers après la séparation.

Ainsi, que ce soit pour un mariage ou un PACS, anticiper les implications patrimoniales reste une démarche essentielle pour protéger vos intérêts et ceux de votre famille.

Le rôle central du notaire dans la liquidation du patrimoine

notaire patrimoine

L’élaboration du projet de partage par le notaire 

Le notaire est un acteur incontournable de cette étape délicate. Son rôle est de répertorier tout ce que le couple possède et doit (oui, les dettes comptent aussi), puis de proposer un projet de partage. Cela inclut les biens immobiliers, les comptes bancaires, les investissements, ainsi que les objets de valeur (comme des œuvres d’art ou des bijoux, souvent sujets à discussions d’ailleurs). 

Mais ne pensez pas qu’il s’agit d’un simple inventaire rapide : lorsqu’il y a des biens immobiliers ou des actifs financiers complexes, des évaluations précises sont nécessaires. Par exemple, la valeur d’un bien immobilier peut fluctuer selon les conditions du marché ou les travaux réalisés qu’il faut prendre en compte. Les actifs financiers, eux, doivent être évalués à une date donnée, ce qui peut requérir l’intervention d’experts pour garantir une estimation fiable. Ces chiffres peuvent parfois surprendre et, disons-le, rallonger un peu la durée des démarches et négociations.

Intervention d’un juge ou accord amiable ? 

Si vous êtes en désaccord avec la proposition de partage, le juge aux affaires familiales peut intervenir pour arbitrer. Ce dernier pourra, entre autres, ordonner la vente d’un bien indivis pour simplifier le partage ou trancher sur la répartition des dettes et des récompenses dues entre les époux. Cependant, aller au tribunal peut prendre du temps et nécessiter des ressources : Une procédure judiciaire implique des délais parfois conséquents, des frais d’avocat, et une incertitude sur l’issue finale ; tout ceci pouvant ajouter du stress à une période déjà difficile. Alors, dans la mesure du possible, bien que cela ne soit pas toujours des plus simples, privilégiez un accord à l’amiable : Une approche collaborative, avec l’aide d’un notaire ou d’un médiateur, peut souvent désamorcer les tensions et aboutir à un compromis acceptable pour les deux parties.

Qu’advient-il du logement familial ?

Propriétaires : vendre, racheter ou maintenir l’indivision 

Si vous êtes propriétaire, trois options s’offrent à vous : vous vendez le bien et partagez le produit de la vente, l’un rachète les parts de l’autre, ou vous conservez le bien en indivision. 

Le rachat des parts permet à l’un des époux de continuer à occuper le logement, par exemple, pour maintenir une stabilité aux enfants. Cependant, ce rachat nécessite de disposer des fonds nécessaires ou de contracter un prêt, pour financer ce qui s’appelle, le rachat de soulte.  

Si vous optez pour la vente de votre bien immobilier, vous devrez vous accorder sur le prix (si besoin après une estimation professionnelle, c’est même conseillé) et la répartition du produit de la vente, selon les termes du contrat. 

Enfin, dans le cas où vous choisissez de maintenir une indivision, celui qui reste dans le logement devra payer une indemnité d’occupation. Cette indemnité vise à compenser l’avantage dont bénéficie l’occupant du logement, au détriment de l’autre copropriétaire. Elle est calculée en fonction de la valeur locative du bien, mais peut aussi faire l’objet de négociations.

Locataires : c’est le juge qui décide du sort du bail 

Pour les locataires, c’est un peu plus simple : le juge attribue le bail à l’un des époux, en fonction des besoins familiaux. Le juge prend ces décisions pour garantir une certaine équité, en tenant compte notamment des enfants. En général, le parent qui obtient la garde principale des enfants se voit attribuer le logement, pour des raisons de stabilité et de continuité de vie familiale. Par ailleurs, il est important de signaler au propriétaire ou à l’agence la modification des occupants, car cela peut entraîner des ajustements au contrat de location, notamment en cas de modification des garants ou des clauses financières.

La gestion des comptes bancaires et des dettes communes

proteger son patrimoine

Les comptes joints, ces outils financiers de la vie commune, deviennent rapidement des casse-têtes lors d’une séparation. En théorie, l’argent déposé appartient à parts égales aux deux époux, sauf preuve contraire. Mais en pratique, des tensions peuvent émerger si l’un décide soudainement de tout retirer. Pour éviter de telles situations, il est recommandé de geler ces comptes dès que possible.

Quant aux dettes, elles ne disparaissent pas par magie après un divorce. Les crédits souscrits en commun restent la responsabilité des deux époux, même si l’un décide de ne plus répondre aux appels de la banque. Concrètement, si l’un des deux cesse de rembourser sa part, la banque peut exiger l’intégralité des mensualités auprès de l’autre conjoint, conformément à la clause de solidarité prévue dans la plupart des contrats de prêt. À nouveau, un avocat ou un conseiller en gestion de patrimoine peut vous accompagner dans la gestion de ces dettes communes pour trouver des solutions et éviter des surprises désagréables (comme des courriers recommandés).

Les impacts fiscaux et la gestion des plus-values immobilières

L’imposition sur la plus-value immobilière : une réalité à anticiper

Lors d’un divorce, les conséquences fiscales peuvent rapidement peser sur le budget des deux parties. Si vous décidez de vendre un bien immobilier commun, préparez-vous à une éventuelle imposition sur la plus-value. Cette taxe, prévue par le Code général des impôts, ne s’applique pas si le bien vendu est votre résidence principale : vous bénéficiez d’une exonération. Mais attention : si vous quittez la résidence principale avant sa vente, elle pourrait perdre ce statut aux yeux de l’administration fiscale, vous exposant à cette imposition. Il est donc nécessaire de bien planifier la vente et de vérifier les règles en vigueur pour minimiser l’impact fiscal.

Le droit de partage : une charge méconnue mais conséquente

Le droit de partage est une taxe calculée et collectée par le notaire, mais due à l’administration fiscale lors du partage des biens entre époux en cas de divorce ou de séparation. Il est fixé à 1,1 % de la valeur des biens partagés (après déduction des dettes). Si ce montant peut sembler modeste pour un patrimoine limité, il peut représenter une somme significative pour des biens de grande valeur. Pour un patrimoine commun évalué à 500 000 euros, le droit de partage s’élèverait à 5 500 euros, à répartir entre les deux époux. Il est donc nécessaire de considérer cette charge dans votre planification financière dès le début des discussions, afin d’éviter de mauvaises surprises lors de la liquidation.

Les récompenses : rééquilibrer les contributions personnelles

Certaines subtilités patrimoniales du divorce demandent une attention particulière. Prenons le cas où l’un des époux a utilisé des fonds personnels (issus d’un héritage personnel par exemple), pour financer ou rénover un bien commun. Dans ce cas, il pourrait réclamer une compensation financière lors du partage. Ces compensations financières sont dues par le patrimoine commun au conjoint concerné, ou l’inverse. Toutefois, ces mécanismes nécessitent des preuves précises, comme des relevés bancaires ou des factures, pour être pris en compte.

Les donations entre époux : des nuances à connaître

Une autre question délicate concerne les donations entre époux, qu’il s’agisse de biens ou de sommes d’argent. Certaines donations peuvent être révoquées en cas de divorce, tandis que d’autres non. Par exemple, un bien immobilier donné par un époux à l’autre pourrait être réintégré dans le patrimoine commun ou rester un bien propre, selon les clauses définies au moment de la donation. Ce sujet peut être source de tensions, surtout si les termes initiaux ne sont pas clairs ou bien documentés. Il est impératif de vous entourer de professionnels pour comprendre les implications des donations réalisées si tel est le cas. 

Les solutions pour protéger votre patrimoine

Heureusement, plusieurs solutions permettent de protéger votre patrimoine, même en cas de séparation ou de divorce. Une option efficace est de modifier votre régime matrimonial pour passer à un régime de séparation de biens avant l’officialisation de la séparation. Cela permet à chaque conjoint de conserver ses acquisitions personnelles, de protéger les biens propres en cas de dettes ou de créances professionnelles, et de simplifier le partage des biens. Toutefois, cette démarche nécessite un accord mutuel et un passage devant notaire, parfois devant un juge (surtout si des enfants mineurs sont concernés). 

En cas d’urgence, il est possible de demander une séparation judiciaire des biens. Cette procédure, réservée aux situations où un conjoint met en danger les intérêts de l’autre, modifie le régime matrimonial sans nécessiter l’accord des deux parties. Bien que plus lourde, elle peut s’avérer essentielle pour protéger vos actifs.

Autre option : la séparation de corps. Cette option permet aux époux de rester mariés, mais de résider séparément. Cela peut être acté de différentes manières (contrat, jugement). C’est une solution adaptée à ceux qui souhaitent prendre le temps de réfléchir avant une rupture définitive tout en protégeant d’ores et déjà leur patrimoine.

L’importance de vous entourer d’experts pour protéger votre patrimoine

Face aux nombreux enjeux financiers, patrimoniaux et fiscaux, il est indispensable de s’entourer de spécialistes : notaires, avocats et conseillers en gestion de patrimoine sont vos alliés pour éviter les erreurs coûteuses et protéger vos intérêts. Ces professionnels vous aideront à comprendre les conditions et subtilités juridiques de votre séparation, à optimiser les conséquences fiscales, et à garantir une répartition équitable. Un petit investissement en accompagnement peut souvent vous faire économiser beaucoup à long terme, tout en vous évitant de naviguer seul dans un véritable labyrinthe fiscal et juridique.

Chez Aeternia Patrimoine, notre rôle est de vous accompagner pour faire les meilleurs choix patrimoniaux en fonction de votre situation, tout en anticipant les impacts fiscaux et financiers. Contactez-nous, nous vous aiderons à sécuriser votre patrimoine et à envisager sereinement l’avenir, en cette période de transition complexe.

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